Le canotier au chapeau haut-de-forme - Marina
Nom du personnage: Paul
Nom de l'amie invisible: Marguerite
Vue: roseaux le long de la rive - autres canots - Paul - les gouttelettes de transpiration sur le front de Paul - le haut-de-forme emprunté à un ami fortuné
Ouïe: clapotis des rames - appels des canotiers - rires des enfants qui jouent sur les berges - cris des poules d'eau - grincement régumier des rames - souffle court que tente de dissimuler Paul
Goût: cuisses de grenouille qui seront servies au déjeuner - goût des éclaboussures d'eau
Toucher: bois du canot - eau qui glisse sur la main - dentelle de la capeline qui menace de s'envoler - vent qui effleure le visage - le frois du diamant que Paul a offert à Marguerite
Odorat: odeur de la rivière - transpiration du rameur - odeur de bois du canot - effluves du panier pique-nique
Dialogue
- Mon cher Paul, n'êtes-vous pas las de ramer ?
-
Marguerite, vous m'offensez ! J'ai été classé parmi les meilleurs rameurs de l'université.
-
Je ne voulais pas vous fâcher, mon bon ami. Mais vous êtes tout tremblant et votre front humide.
-
C'est l'émotion de l'instant présent, ma chère. Rien de plus.
-
Que vous êtes romantique Paul. Avoir fait votre déclaration dans ce canot, quelle imagination. J'ai cependant craint un instant que vous passiez par dessus bord.
-
Marguerite, sachez que je maîtrisais parfaitement la situation même si mon équilibre pouvait vous sembler précaire.
Narration
En ce premier jour de l'été, l'air résonnait des grincements de rames des canots, des cris des poules d'eau et des rires des enfants qui jouaient sur les berges. Paul et Marguerite avaient réussi à semer le chaperon de cette dernière et s'étaient empressés de grimper dans un canot.
Arrivés au milieu de la rivière, isolés du reste des badauds du dimanche, Paul s'était levé, avait pris un écrin dans sa poche et mis le genou sur le fond du canot.
-
Marguerite, voulez-vous me faire l'honneur de devenir Mme Paul ?
Marguerite qui retenait sa capeline pour éviter qu'elle s'envole, de surprise, lâcha cette dernière et se jeta au cou de Paul, ce qui fit vaciller dangereusement le canot.
Blottis dans les bras l'un de l'autre, ils attendirent que le bateau se stabilise pour permettre à Marguerite d'ouvrir l 'écrin. Un magnifique diamant était niché sur du velours bleu et les rayons du soleil qui en frappaient les facettes, créaient de multiples petits arcs-en-ciel.
-
Oh Paul, il est magnifique, mais la dépense est considérable. Vous êtes fou mon cher ami.
-
Marguerite, ne soyez pas bassement matérialiste. Répondez-moi plutôt.
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Oui, Paul, c'est avec joie que je deviendrai votre femme.
Plein d'enthousiasme, Paul se leva derechef et lança son haut-de-forme qu'il ne rattrapa pas et que le courant emporta.
-
Sacrebleu ! Louis ne me pardonnera jamais d'avoir perdu son haut-de-forme.
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Souquez Paul, nous pouvons encore sauver le précieux chapeau.
La transpiration perla bien vite sur le front de Paul et le canot prit de la vitesse. Marguerite laisser tomber sa main dans l'eau dans l'espoir de saisir le haut-de-forme que Paul avait emprunté à son ami plus fortuné.
Enfin, l'objet fut récupéré et mis en lieu sur au fond du bateau.
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Mon cher Paul, n'êtes-vous pas las de ramer ?
-
Marguerite, vous m'offensez ! J'ai été classé parmi les meilleurs rameurs de l'université.
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Je ne voulais pas vous fâcher, mon bon ami. Mais vous êtes tout tremblant et votre front humide.
-
C'est l'émotion de l'instant présent, ma chère. Rien de plus.
-
Que vous êtes romantique Paul. Avoir fait votre déclaration dans ce canot, quelle imagination. J'ai cependant craint un instant que vous passiez par dessus bord.
-
Marguerite, sachez que je maîtrisais parfaitement la situation même si mon équilibre pouvait vous sembler précaire.